Le samedi 1er février, la population de Matadi a assisté à une opération inédite initiée par le maire, Mfumu Dominique Nkodia Mbete, visant à démolir les étalages et constructions anarchiques le long de la Route Nationale 1, en commençant par Mvuadu, l’entrée de la ville en provenance de Kinshasa.
Cette initiative, menée avec l’appui du génie militaire, s’inscrit dans un cadre plus large d’assainissement urbain, de fluidification du trafic et de prévention des risques sanitaires, notamment ceux liés à l’obstruction des caniveaux et à l’insalubrité. L’enthousiasme de la population face à cette action démontre la nécessité d’une telle démarche dans d’autres villes du Kongo Central, où les constructions anarchiques restent un problème majeur.
Depuis plusieurs années, les constructions non réglementées et le manque d’infrastructures de base ont conduit à une urbanisation chaotique dans de nombreuses zones, tant urbaines que rurales, de la province. Si ces constructions répondent parfois à un besoin temporaire de logements et d’espaces commerciaux, elles ont également engendré des conséquences néfastes : dégradation de l’environnement, encombrement des routes, obstruction des canalisations et une insalubrité qui impacte directement la qualité de vie des citoyens.
Le modèle de Matadi doit donc être étendu à d’autres villes du Kongo Central, comme Muanda ou Boma, où les constructions anarchiques se multiplient souvent sans aucune planification préalable. Pour que cette action soit couronnée de succès, les autorités locales doivent non seulement renforcer l’application des règles urbanistiques, mais aussi lancer des campagnes de sensibilisation pour encourager les habitants à respecter les normes en vigueur. Cela implique également un accompagnement des commerçants et des riverains, afin de leur offrir des alternatives dans des zones prévues à cet effet, ce qui éviterait la nécessité de s’installer dans des zones à risque.
Par ailleurs, la gestion du territoire devrait inclure des plans d’urbanisme plus rigoureux, ainsi que des programmes d’assainissement intégrant la gestion des eaux usées, des déchets et des infrastructures de transport. Les autorités locales devront collaborer avec des experts en urbanisme et des architectes pour concevoir des projets d’aménagement adaptés aux réalités locales.
Les bénéfices d’une telle initiative vont bien au-delà de l’aspect esthétique et fonctionnel des villes. En améliorant les infrastructures et en désengorgeant les voies de circulation, on permet non seulement un meilleur cadre de vie pour les habitants, mais aussi une sécurité accrue et une réduction des risques sanitaires liés à la pollution atmosphérique.
Le génie militaire, qui a joué un rôle clé à Matadi, pourrait également intervenir dans d’autres villes pour apporter son expertise dans la réhabilitation des zones urbaines et faire respecter les normes. Leur discipline et leur efficacité constituent des atouts majeurs dans la lutte contre l’anarchie urbaine.
La démolition des constructions anarchiques à Matadi est un exemple à suivre pour toutes les villes du Kongo Central. Ce modèle pourrait transformer la province en une région plus organisée, plus propre et plus agréable à vivre, tout en favorisant un développement urbain durable et respectueux de l’environnement. Les autorités locales doivent désormais s’approprier cette dynamique et poursuivre leurs efforts en concertation avec les populations, afin de relever ce défi de taille.
En amont, un travail de sensibilisation devrait précéder toute sanction : Dura lex, sed lex (« La loi est dure, mais c’est la loi »). Cette approche permettrait de garantir l’adhésion des citoyens et d’éviter des conflits inutiles, tout en renforçant la légitimité des actions entreprises.